Le tarif PROSUMER
Quid ?
Le tarif prosumer (contraction de producteur et consommateur), correspond à une contribution des détenteurs d’installation photovoltaïque à l’utilisation du réseau électrique publique.
Mis en place en Région flamande depuis début 2015 ainsi qu’en Région bruxelloise depuis 2018, cette contribution calculée par la Région wallonne doit servir à financer l’entretien des réseaux d’électricité.
Qui est concerné ?
Tous les propriétaires d’installation photovoltaïques, futurs, actuels ou anciens.
Pourquoi continuer à payer quand on produit son courant ?
Il ne s’agit pas ici de payer pour produire du courant, mais de payer pour utiliser le réseau de distribution publique (Ores ou Résa).
En effet, bien que la majorité des détenteurs de panneaux photovoltaïques soient autonomes (c’est-à-dire que leur installation produit au moins la même quantité d’électricité que ce qu’ils vont consommer sur l’année), ils ne sont pas pour autant indépendants (c’est-à-dire capable de se déconnecter du réseau de distribution tout au long de l’année).
En effet, l’installation PV produit plus de la moitié (~55-60%) de l’électricité totale durant les 4 mois « d’été » (de mai à septembre).
Il y a donc un surplus de production en été et un déficit en hiver.
En Wallonie, cette différence est équilibrée par le compteur qui tourne à l’envers, autrement appelé, principe de compensation. En été le courant produit par les panneaux, mais non-utilisé par la maison est envoyé sur le réseau de distribution (et le compteur tourne à l’envers), en hiver c’est l’inverse ; le déficit de courant est compensé par le réseau de distribution (et le compteur tourne à l’endroit).
Actuellement, les frais de distributions (les coûts du réseau de distribution) sont répartis sur les épaules des personnes ne disposant pas de panneaux. Or, les propriétaires d’installation PV restent connectés aux réseaux de distribution et continuent même à l’utiliser (réinjection en été et prélèvement en hiver).
C’est donc par principe d’équité et de solidarité entre Wallon que la CWaPE (Commision Wallone Pour l’Énergie) décide d’introduire, à partir d’avril 2020, une contribution pour les détenteurs d’installations.
Combien et comment ?
À partir du 1er avril 2020, la Région wallonne prévoit deux modes de calculs de cette redevance. De base, celle-ci sera forfaitaire mais elle pourra être proportionnelle, sur votre demande.
- Soit celle-ci est forfaitaire et dépend de la puissance de l’installation.
Pour ce faire, l’administration prend en compte la puissance du (ou des) onduleur(s) ainsi que le gestionnaire du réseau de distribution (Ores ou Résa).
Il faudra compter, pour 1.000 watts de puissance au niveau du (ou des) onduleur(s), environ :
Chez Ores : 100€/an
Chez Résa : 76€/an
Par exemple, un onduleur de 4.000 watts, chez Ores, donnera une redevance de : 4 x 100€ = 400€/an.
Tableau complet, GRD par GRD : https://www.cwape.be/img/7.9.jpg
- Soit elle est proportionnelle à l’utilisation réelle du réseau de distribution.
Pour ce faire, il sera indispensable d’être muni d’un compteur double flux (ou « intelligent »). En effet, ces compteurs ne font pas une balance annuelle entre le courant injecté sur le réseau et le courant prélevé, mais comptabilisent séparément ces deux index.
Ainsi, une fois par an il sera possible de renseigner à l’administration la quantité de courant prélevé et injecté sur le réseau afin d’être facturé d’un montant proportionnel à l’utilisation du réseau.
Ce mode de calcul de la redevance est mis en place afin d’inciter les prosumers à augmenter leur autoconsommation.
Peut-on être exonéré de cette redevance ?
Non, celle-ci s’appliquera pour tout propriétaire d’installation photovoltaïque, sur base des informations renseignées par la société Bertrand-Darimont lors de la réalisation de votre dossier administratif.
Autoconsommation
L’autoconsommation représente la consommation directe de sa production photovoltaïque.
Par exemple, faire tourner le lave-vaisselle et démarrer la machine à laver quand il y a du soleil sur les panneaux.
En Région wallonne, on estime en moyenne qu’un ménage autoconsomme environ 37% de sa production. C’est-à-dire que plus de 60% du courant produit est envoyé sur le réseau pour être récupéré plus tard.
Il apparait donc rapidement que le « simple faite » de démarrer son lave-vaisselle en journée, ne suffira pas à rendre une installation indépendante du réseau.
Le plus intéressant pour augmenter son autoconsommation sera évidemment l’installation d’une batterie domestique.
En effet, elle aura comme rôle de stocker le courant dont vous n’avez pas immédiatement besoin. La journée, quand le bâtiment consomme peu de courant, la production des panneaux solaires est envoyée dans la batterie plutôt que sur le réseau.
Le soir, quand le bâtiment consommera plus de courant et que l’installation s’arrêtera, on commencera par vider la batterie avant d’éventuellement « faire appel » au réseau de distribution.
La quantité de courant qui transitera par le réseau (prélevé ou injecté) sera donc fortement diminuée, ce qui diminuera également la redevance PROSUMER en cas de tarification proportionnelle (et permettra donc de financer son système de batterie).
Il apparait donc clairement que le système de stockage en batterie est plus que jamais une solution d’avenir dans le cadre de l’augmentation de l’autoconsommation.